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V. Prem Watsa


Récipiendaire du Prix Horatio Alger en 2012 — Président du conseil et PDG, Fairfax Financial Holdings Limited
« Les possibilités sont illimitées aux États-Unis et au Canada. Tout ce que vous avez à faire est de travailler fort. »

Prem Watsa, troisième de quatre enfants, est né en 1950 près de Hyderabad, en Inde. Son père était professeur d’anglais et de mathématiques et est plus tard devenu directeur d’une excellente école pour garçons. « Les parents de mon père sont morts lorsqu’il avait seulement trois ans »,  dit M. Watsa. « Il a été élevé par son grand-père, qui était un intellectuel et le premier directeur indien du séminaire théologique Basel Mission. Mais lorsque mon père était à peine adolescent, mon arrière-grand-père est décédé et il a été placé chez différents membres de la famille. Il a remporté une bourse à l’école Basel Mission et il a contracté un prêt pour étudier dans un collège dirigé par des missionnaires jésuites. Mon père était un homme droit et pratique – solide, solide, solide. Il s’attendait à ce que je travaille fort. Il s’attendait à ce que j’étudie. Si j’avais 90% dans un examen, il me posait des questions à propos du 10% manquant. Mais mon père a eu une excellente influence sur moi. Je n’oublierai jamais un conseil qu’il m’a donné. Il a dit : « Travaille aussi fort que tu peux, comme si tout dépendait de toi. Prie aussi fort que tu peux, comme si tout dépendait de Dieu. »

Bien que la famille avait peu d’argent, Prem Watsa, avec son frère et ses deux sœurs, avait l’avantage d’avoir des parents aimants et attentifs. Les Watsa étaient chrétiens et aller à l’église à tous les dimanches constituait une partie importante de leur vie. M. Watsa dit : « J’ai été élevé avec les valeurs chrétiennes de la famille, de l’honnêteté, de l’intégrité et de faire ce qui est bon. »

Quand il était garçon, la famille de Prem Watsa a suivi la carrière de son père d’une ville à l’autre. Une fois que son père est devenu directeur adjoint, puis directeur, un grand avantage a été le paiement des frais de scolarité de Prem et de ses frères et sœurs dans les écoles où leur père travaillait, qui faisaient partie des meilleures en Inde. Prem aimait l’école, ce qui était une bonne chose puisque l’éducation revêtait une grande importance aux yeux de ses parents. Il a adopté la détermination et la compétitivité de son père et s’est distingué comme un étudiant d’élite. Ce n’était pas traditionnel pour les enfants indiens de travailler. Pour Prem Watsa, son travail était de réussir à l’école. « Les cours, les sports, les devoirs, pas de fêtes, pas de sorties – c’était cela ma vie au secondaire », dit-il. « Mais cela ne me dérangeait pas. J’étais naturellement incliné de la sorte et j’aimais la structure. »

À cette époque, l’éducation en Inde était surtout technique : la biologie et les sciences produisaient des médecins ; les mathématiques, la physique et la chimie produisaient des ingénieurs. Les forces de Prem Watsa étaient en mathématiques et en chimie. Il a suivi le conseil de son père d’étudier en ingénierie chimique, même si une fois qu’il eut entamé ses études, il n’aimait pas particulièrement l’ingénierie. Prem a appliqué au très compétitif Indian Institute of Technology (IIT), la meilleure école d’ingénierie en Inde. Sur 50 000 candidats, seulement 1 000 ont été sélectionnés et Prem Watsa était l’un d’entre eux.

Ses années à l’université, de 1966 à 1971, font toujours partie des plus belles de sa vie. Il a étudié fort, s’est adonné à des jeux après les cours, et a conduit les équipes sportives de l’ITT à leur tout premier championnat interuniversitaire. Il y a créé des amitiés durables. Pendant sa dernière année, il a rencontré Nalini Loganadhan, qu’il a mariée quelques années plus tard.

Au moment de sa diplomation, M. Watsa a décidé qu’il était davantage intéressé à mener une carrière en affaires qu’en ingénierie. Il a appliqué à la meilleure école d’administration du pays, l’Indian Institute of Management. L’école a reçu environ 100 000 applications pour seulement 100 ouvertures. M. Watsa n’est pas parvenu à entrer lors de sa première application. Cette expérience a renforcé sa détermination à étudier plus fort et à appliquer de nouveau. Il a travaillé pendant un an dans quelques emplois, a étudié, puis rappliqué. Cette fois il a été accepté à la prestigieuse école.

À ce moment, le frère aîné de M. Watsa avait marié une fille de l’Angleterre et s’était installé au Canada, à London, en Ontario. Après en avoir discuté avec son père, il a été décidé qu’étudier aux cycles supérieurs au Canada représenterait une meilleure occasion pour Prem Watsa, qui pourrait habiter avec son frère et sa belle-sœur. Il a quitté l’Inde avec seulement 8 $ dans sa poche et s’est rapidement installé avec son frère. Il a trouvé un emploi de vente porte-à-porte d’air climatisée et de fourneaux, qui a financé son MBA à la University of Western Ontario Business School, plus tard connue sous le nom de Richard Ivey School of Business. « Étant un immigrant », dit-il, « vous développez des qualités que vous n’aviez jamais su que vous aviez. Vous travaillez plus fort parce que vous êtes au bas de l’échelle et la seule direction que vous pouvez prendre est le haut. Je considère mes enfants moins chanceux de ne pas avoir eu l’expérience immigrante. »

Un an après être arrivé au Canada, M. Watsa a été capable de faire venir sa fiancée de l’Inde. Ils se sont mariés à son arrivée et il les a supportés avec son travail de vente porte-à-porte. « Je n’ai pas eu beaucoup de succès au départ », dit-il. « Mais j’ai éventuellement appris à faire une vente. »

Après avoir décroché son diplôme de maîtrise, M. Watsa a commencé à postuler des emplois. Il était un immigrant en compétition avec des Canadiens de souche et avait de la difficulté à trouver un poste. Finalement en 1974, il a été appelé pour une deuxième entrevue à la Confederation Life Insurance Company à Toronto pour le poste d’analyste en investissements. Des quatre rendez-vous qu’il a eu cette journée-là, il a été le seul à se présenter et a donc décroché l’emploi. Il s’est agi d’une affectation fortuite. Son gérant, John Watson, est devenu son mentor et a enseigné à M. Watsa tout ce qu’il connaissait de l’investissement à partir des théories de Benjamin Graham sur les placements axés sur la valeur.

Après neuf ans avec la Confederation Life, M. Watsa et quelques autres partenaires ont fondé une firme de gestion d’atouts prospère, Hamblin Watsa Investment Counsel Ltd. Un an plus tard, en 1985, il a assemblé un groupe d’investisseurs pour prendre le contrôle d’une petite compagnie d’assurance de camions avec 10 millions $ en primes. Cela est devenu la base pour Fairfax Financial Holdings Limited. Avec Prem Watsa comme président du conseil et PDG, Fairfax a évolué pour devenir une compagnie mondiale d’assurance et de réassurance de propriété et de pertes opérant dans plus de 100 pays, avec 5 millions $ en primes. Au cours des 25 dernières années, Fairfax a fait augmenter l’équité de ses actionnaires de 10 millions $ à 8 milliards $, et la valeur comptable par action a atteint environ 25% par année. Le prix de l’action a suivi.

« Dès la première journée, j’ai voulu bâtir une bonne compagnie », dit M. Watsa. « Nous nous sommes occupés de bien traiter nos employés et nos clients, et nous avons travaillé dur pour nos actionnaires. Nous avons décidé depuis le début que si nous allions avoir du succès, nous investirions dans les communautés qui nous ont façonnés. Nous avons établi comme règle que 1% ou 2% de nos profits avant taxes seraient réinvestis dans les communautés dans lesquelles nous faisions des affaires. Nous avons eu plusieurs employés qui ont été avec nous pendant près de 25 ans. Ils sont des gens remarquables qui se concentrent sur le long terme. Nous avons été très choyés. »

Prem Watsa indique également sans hésitation qu’il est chanceux d’être venu en Amérique du Nord. « Il existe d’incroyables possibilités ici », dit-il. « Tant que vous êtes prêts à travailler fort dans quelque chose qui vous passionne, il y a des occasions sans limite. »

M. Watsa définit le succès à trois niveaux. « Premièrement », dit-il, « je suis chrétien; la foi est donc très importante. En deuxième lieu, il y a ma famille. Je suis marié depuis 38 ans et c’est la meilleure chose que j’aie faite de ma vie. J’ai trois enfants et suis le fier grand-père d’une petite fille. Troisièmement, il y a mon succès en affaires. Les principes les plus importants que nous suivons dans notre compagnie sont l’honnêteté et l’intégrité. Nous n’allons jamais compromettre ces valeurs, pas plus que nous allons réussir aux dépends de nos familles. Il y a une citation de la Bible qui dit : « Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? ». J’ai donc travaillé fort pour conserver mes valeurs dans tout ce que je fais. »

Prem Watsa attribue une large part de ses succès à une attitude positive. Il se rappelle d’un moment lorsqu’il avait 21 ans et qu’il voyageait à bord d’un train en Inde : un autre passager lui a donné un livre intitulé Think and Grow Rich, par Napoleon Hill. « Le livre était une étude des gens qui avaient réussi financièrement », dit Prem. « Après avoir parlé avec 500 Américains ayant réussi, l’auteur a offert cette phrase : « Ce que l’esprit peut concevoir, l’esprit peut faire ». J’ai retenu de cela que le succès est dans votre tête. Si vous voulez connaître du succès – peu importe le domaine que vous choisissez – alors vous le connaîtrez. J’ai été très chanceux de me faire présenter ce livre à un si jeune âge. Il a transformé ma vie. Maintenant, aussi souvent que possible, je donne des copies de ce livre aux jeunes que je rencontre. »

Prem Watsa est président du conseil du Investment Committee of the Hospital for Sick Children Foundation, siège sur le conseil consultatif de la Richard Ivey School of Business, préside le Comité d’investissement de l’église anglicane St-Paul et préside également le Comité d’investissement du Royal Ontario Museum Foundation. Il est également le chancelier de l’Université de Waterloo. « Mon père aurait été très heureux de me voir chancelier d’une université », dit-il. « L’Université de Waterloo fait diplômer les meilleurs ingénieurs et a le plus important corps étudiant en mathématiques au monde. Je suis très fier de faire partie de cette école. Je crois que l’éducation constitue la façon de surmonter des circonstances défavorables. Avec une éducation, il n’y a aucune limite quant à ce qui peut être accompli. »

Prem Watsa croit fermement au proverbe : « Beaucoup sera attendu de ceux qui ont beaucoup reçu » et, conséquemment, sa femme et lui donnent leur temps et leur argent à plusieurs causes philanthropiques.

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