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Rick Waugh


Récipiendaire du Prix Horatio Alger en 2011 — Ancien président, chef de la direction et directeur, Banque Scotia
« Quoi que vous fassiez, faites-le au mieux de vos capacités. »

Rick Waugh est né en 1947 à Winnipeg, au Manitoba. Il a vécu dans une petite maison avec ses parents, son petit frère, sa tante et ses grands-parents. « Mes grands-parents étaient tous les deux malades », se souvient-il, « et mon grand-père dormait en fait dans la salle à manger et ma grand-mère dans une véranda fermée. Nous avons tous partagé des chambres et même si nous étions entassés, c’était confortable ».

La maison des Waugh était située dans un quartier multiethnique de classe ouvrière. Le père de Rick, qui n’avait pas terminé ses études secondaires, était un pompier, mais supportait la famille élargie en ajoutant à son revenu deux autres emplois comme peintre de maison et comme tailleur de pierres. « De ma perspective », dit Rick Waugh, « il était le père parfait. Il est mort à l’âge relativement jeune de 54 ans, et j’ai encore les larmes aux yeux quand je pense à lui. Il était sympathique et avait un excellent sens de l’humour. Tout le monde qui le rencontrait l’aimait. Lorsqu’il est rentré suite à son service dans la Seconde Guerre mondiale, il a eu le choix de devenir pompier ou policier. Il m’a dit un jour que la raison pour laquelle il avait préféré le premier au deuxième était qu’il n’aurait jamais à donner une contravention à un ami. C’était le genre d’homme qu’il était. »

Rick Waugh décrit sa mère comme la responsable du foyer. Elle a pris soin des parents souffrants de Rick et, lorsque Rick Waugh est devenu sérieusement malade à l’âge de 12 ans, elle a pris sa situation en charge. « Mon docteur voulait m’envoyer en traitement », dit-il, « mais ma mère était déterminée à me garder à la maison. J’ai continué d’être au lit pendant près de neuf mois, et elle s’est arrangée avec une enseignante à la retraite pour me permettre de poursuivre mes études. Après mon rétablissement, j’ai passé tous mes examens à l’école. »

Rick Waugh a appris des valeurs importantes de ses parents. Ils lui ont inculqué une éthique de travail solide et lui ont enseigné de toujours faire de son mieux dans tout ce qu’il essayait. L’engagement et l’intégrité étaient également encouragés à la maison. Enfant, il ne passait pas beaucoup de temps à contempler son avenir. « J’étais davantage concentré sur le présent », dit-il. « J’ai essayé toutes les activités qui se sont présentées. Je voulais être actif et en faire le plus que je pouvais. Je croyais que si je réussissais dans les activités que je choisissais, l’avenir s’occuperait du reste. »

Il a aimé à la fois les aspects social et académique de l’école. Il était dévoué au sport et actif au sein du gouvernement étudiant – agissant souvent comme président de classe et président du conseil étudiant. Il a également essayé le théâtre. « Je n’étais jamais pressé de quitter l’école à la fin de la journée », se souvient-il. « Il y avait toujours quelque chose à faire. L’école était une composante très positive de ma vie. J’étais inscrit à un programme enrichi et j’ai bénéficié de l’enseignement d’excellents enseignants. L’un d’eux, au primaire, avait un doctorat, et un autre, au secondaire, était un boursier Rhodes. Je suis le produit d’un excellent système d’éducation canadien. »

Depuis l’époque à laquelle il était enfant, les parents de Rick Waugh avaient prévu qu’il irait à l’université. Il avait grandi en travaillant à temps partiel et on s’attendait à ce qu’il travaille également pendant ses études universitaires. Pour économiser de l’argent, il vivait à la maison alors qu’il fréquentait l’Université du Manitoba. Ses travaux à temps partiel ont inclus la livraison des journaux, ainsi que des postes dans une bibliothèque publique, un magasin au détail et une usine de verre. Il a également travaillé à la sécurité lors de matchs de football et d’autres événements importants. Pendant ses années à l’université, il a travaillé chaque été dans l’industrie pétrolière de l’Alberta, ce qui payait suffisamment pour couvrir ses livres et ses frais de scolarité.

Rick Waugh a étudié en administration et a obtenu un baccalauréat en commerce (avec honneurs) en 1970. Après avoir obtenu son diplôme, il a eu plusieurs offres d’emploi, certaines dans l’industrie pétrolière, mais c’est une offre de la Banque Scotia qui a capté son attention. Bien que le salaire de départ de 7 400 $ était plus bas que les autres offres, il était l’un des trois seuls diplômés universitaires à se voir offrir un poste à la banque cette année-là, offre qu’il a rapidement acceptée.

M. Waugh a commencé aux plus bas échelons de l’industrie banquière comme caissier dans une succursale de Winnipeg. Trois mois plus tard, il s’est vu offrir une promotion, mais, pour l’accepter, il devait déménager à Toronto. « Je ne voulais pas quitter Winnipeg », dit-il, « mais j’avais seulement 21 ans et je me disais que je ne devrais pas renoncer à cette chance. C’était l’une des décisions les plus importantes de ma vie. Je suis sorti de ma zone de confort, et cela m’a très bien servi. »

Son poste à Toronto l’a placé dans le secteur des investissements du milieu banquier, qui est maintenant le Group Treasury Department. Alors qu’il était là, il a profité des options qu’offrait la banque relativement à l’éducation et est retourné à l’école le soir afin d’obtenir son MBA de l’Université York, tout en travaillant à temps plein. Huit ans après son embauche, le président de la banque a offert à M. Waugh le poste de directeur de la plus grande succursale à Toronto, qui avait 500 employés. Il n’avait que 30 ans et avait 15 directeurs adjoints se rapportant à lui – dont plusieurs qui étaient plus vieux que lui.

La prochaine occasion d’affaires importante est venue en 1985, lorsqu’il s’est vu offrir le poste le plus élevé de la Banque Scotia aux États-Unis. Il a travaillé à New York pendant huit ans, et, pendant ce temps, il a mené la banque jusqu’à ce qu’elle devienne prêteuse majeure à des compagnies du Fortune 500. Lorsqu’on l’a rappelé à Toronto pour assumer la direction des opérations banquières corporatives globales, il a accepté l’offre, mais a été déchiré de devoir quitter les États-Unis. « Ma femme, mes enfants et moi adorions les États-Unis et le fait de vivre à New York », dit-il. « C’était une décision difficile de retourner à Toronto, mais ultimement, c’était le bon choix. »

Par la suite, M. Waugh est devenu vice-président du conseil de la division internationale. Il dit : « C’était une chance fantastique parce que la Banque Scotia est établie dans plus de 50 pays, surtout dans les petits marchés émergents. C’est grâce à cette empreinte internationale que la Banque Scotia est maintenant l’une des plus grandes banques du monde, avec plus de 70 000 employés. Nous avons la plus grande banque des Caraïbes et de l’Amérique centrale. En fait, nous étions à Kingston, en Jamaïque, avant que nous déménagions notre bureau chef à Toronto. Nous sommes également la plus grande banque canadienne en Amérique latine, et nous sommes en Asie depuis des décennies ».

En 2003, Rick Waugh a été nommé directeur ainsi que président et chef de la direction. Aujourd’hui, la Banque Scotia est l’une des 25 banques les plus importantes au monde selon la capitalisation boursière (Capital IQ), et fait partie des 10 banques qui ont été reconnues pour leur excellente performance lors de la récente crise financière par la firme de consultation Oliver Wyman. En 2010, le taux de rendement des capitaux propres de la Banque Scotia était plus élevé que ceux d’autres banques canadiennes majeures et internationales.

Rick Waugh et sa femme, Lynne, sont mariés depuis 36 ans et ont trois enfants. « Mes enfants m’ont dit que l’idée de s’engager dans le même chemin pendant 40 ans – tel que je l’ai fait – semble décourageante. Mais je leur dis que s’ils travaillent fort et réussissent quand et où ils peuvent, s’ils gardent un équilibre entre leur travail et leur vie familiale, et s’ils conservent leurs valeurs, les choses iront à leur manière. Atteindre le sommet de mon domaine n’avait jamais été mon but. J’ai simplement fait du mieux que je pouvais avec l’emploi qui se trouvait devant moi. »

M. Waugh croit que peu de choses dans ce monde sont certaines. « La plupart des choses sont grises, plutôt que blanches et noires », dit-il, « alors il est important de se fier à vos instincts. Si vos instincts sont basés sur des valeurs solides, les décisions importantes que vous prendrez seront bonnes. Je crois que si vous maintenez vos valeurs et un équilibre entre votre travail et votre vie familiale, vous aurez du succès dans tout ce que vous entreprendrez. »

Pour Rick Waugh, le succès est de savoir qu’il a essayé de son mieux. Il dit : « Il y a eu des fois où j’ai essayé de mon mieux et que cela s’est soldé par un échec. Après tout, personne ne frappe un circuit à tout coup. Mais si vous tentez de votre mieux et que vous faites ce qui est juste, vous pouvez avoir du succès. »

« Toronto est une grande société civile », dit Rick Waugh, le président du conseil de la campagne Centraide (United Way) de la ville lors de son 50ème anniversaire en 2006. Sous son leadership, l’organisme a levé 100 millions $, la plus haute somme recueillie parmi toutes les villes en Amérique du Nord à l’époque. Il est présentement co-président du conseil de la campagne End MS (sclérose en plaques). « Il a été démontré », dit M. Waugh, « que ceux qui vivent dans les climats les plus nordiques ont une prévalence plus élevée de sclérose en plaques. Vous pouvez difficilement trouver un Canadien qui n’a pas été touché d’une façon ou d’une autre par cette maladie – incluant, pour moi, un membre de ma famille proche – ce qui rend ce travail très important à mes yeux. »

Défenseurs de l’importance de l’éducation supérieure, Rick Waugh et sa famille ont mis sur pied des bourses d’étude à l’Université du Manitoba pour les enfants des employés de la Banque Scotia à l’extérieur du Canada. Conformément à son engagement envers l’éducation, Rick siège également sur les conseils de la Guanghua School of Management de l’Université de Peking et de la Schulich School of Business de l’Université York. La famille Waugh a également contribué monétairement à la construction du Musée pour les droits de la personne de Winnipeg, qui sera le premier musée national à l’extérieur de la capitale du Canada, Ottawa, dédié à raconter l’histoire des réussites et des échecs du Canada en matière de droits de la personne.

Rick Waugh est un Fellow à l’Institute of Canadian Bankers. Il s’est vu remettre le Merit of Honour, Council of the Americas, pour sa contribution distinguée aux Amériques. En 2009, il a reçu le Corporate Social Responsibility Award de la Foreign Policy Association of New York. Plus récemment, il s’est vu conféré par le président de la République Dominicaine le Order of Merit pour son service au pays. Il est le vice-président du conseil de l’Institute of International Finance (IIF), et est membre du conseil du groupe Principles for Stable Capital Flows in Emerging Markets, de l’IFF. Il siège également sur le conseil d’administration de l’International Monetary Conference (IMC) et a été élu vice-président pour l’année 2011.

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