Récipiendaire du Prix Horatio Alger en 2009 — Fondatrice et présidente exécutive, Just Energy Group Inc.

« Tout le monde a des possibilités qui lui sont offertes. C’est à vous de voir ce que vous faites avec. »

Rebecca MacDonald est née à Sarajevo, dans l’ancienne Yougoslavie, en 1953. Son père venait d’une famille paysanne, mais son génie mathématique lui a valu une bourse pour étudier l’ingénierie électrique. La mère de Rebecca est née au sein d’une famille influente qui a perdu sa richesse au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la montée du président Tito.

Quand Rebecca MacDonald était très jeune, elle a déménagé avec ses parents et sa sœur à Belgrade, où son père a travaillé pour le gouvernement dans le développement des ressources énergétiques. Toutefois, même avec un emploi stable, la famille était considérée comme pauvre. Ils vivaient dans un appartement de moins de 500 pieds carrés, et Rebecca affirme que sa mère n’a jamais pu accepter la baisse de son niveau de vie. Elle a plutôt concentré son attention sur ses filles et a exigé rien de moins que l’excellence de leur part. Rebecca se souvient d’un jour où elle a rapporté à la maison un examen pour lequel elle avait obtenu 98%. « Ma mère a agi comme si c’était la fin du monde », dit-elle. « À partir de ce moment, je me suis assurée de récolter seulement des 100%. Ce n’est pas tant que j’étais intelligente; c’est que je travaillais très fort pour plaire à ma mère. »

Rebecca MacDonald n’avait pas de liberté comme enfant. Elle n’avait pas le droit d’avoir des amies ou d’autres sorties publiques que celle d’aller à l’école et était forcée de pratiquer le piano six heures par jour. Rebecca explique que, pour ceux qui pouvaient passer les examens du gouvernement, les leçons de musique et l’éducation étaient gratuites. Adolescente, elle était devenue une pianiste accomplie, mais ne pouvait pas performer en concert. Sa mère a mis fin à ses leçons musicales et lui a dit qu’elle irait en médecine. Le jour où Rebecca a obtenu son diplôme, elle a décidé de se sauver. Elle avait 22 ans et vivait encore avec ses parents dans leur petit appartement. Elle n’avait jamais pu faire ses propres choix, n’avait jamais eu de vie privée et n’avait même jamais fréquenté quelqu’un. Elle avait mené une vie solitaire et refoulée. En revenant à la maison après sa dernière journée d’école, elle est passée par l’ambassade canadienne et est spontanément allée à l’intérieur pour voir si le pays l’accepterait comme immigrante.

Rebecca MacDonald a laissé une lettre pour ses parents et a pris le premier vol direct pour le Canada, qui a atterri à Toronto. Elle avait ses épargnes de quelques centaines de dollars, mais ne parlait pas anglais et ne connaissait personne dans son pays d’adoption. Elle a tenté de trouver un emploi où elle pourrait utiliser ses connaissances médicales, mais a découvert que le fait de ne pas parler anglais et d’être une femme constituaient des obstacles insurmontables. Elle a alors travaillé comme secrétaire durant le jour et est allée à l’école le soir pour apprendre l’anglais. Quatre ans plus tard, en 1979, elle a rencontré puis s’est mariée à Pearson MacDonald.

En 1989, Mme MacDonald a lu que le Canada allait déréglementer le secteur énergétique. Elle y a vu une occasion d’affaires unique. Elle est allée à la bibliothèque pour effectuer des recherches sur l’achat et la vente de gaz naturel, et a ensuite créé Energy Marketing Inc. Sa compagnie est devenue l’un des détaillants de gaz naturel les plus importants en Ontario. Toutefois, alors même qu’elle gagnait son premier million de dollars, son mari a été tué dans un accident de voiture. Dévastée, elle a promis qu’elle centrerait son attention sur ses deux jeunes enfants et sur son entreprise, qu’elle a vendue à profit en 1995. En 1997, Mme MacDonald a fondé Energy Savings Income Fund, qui fournit maintenant près de deux millions de clients au Canada et aux États-Unis en gaz naturel et en électricité. En 2001, elle est devenue la première femme du Canada à amener une société à s’inscrire en Bourse. Cependant, alors qu’elle connaissait tous ces succès en affaires, Rebecca MacDonald a reçu un diagnostic d’arthrite rhumatoïde. Maintenant en rémission, elle a voulu aider les autres avec cette maladie dégénérative et a fourni les fonds pour l’aile Rebecca MacDonald Centre for Arthritis and Autoimmune Disease à l’hôpital du Mont-Sinaï, à Toronto.