Membres

N. Murray Edwards


Récipiendaire du Prix Horatio Alger en 2014 — Président, Canadian Natural Ressources Limited
« Le secret de la réussite est d’être passionné par ce que vous faites tous les jours. »

N. Murray Edwards est né en 1959 à Regina, Saskatchewan, Canada. Il est le petit-fils d’immigrants. Les parents de son père venaient d’Angleterre, et les parents de sa mère sont venus du pays de Galles. L’un était un agriculteur, l’autre un forgeron. « Mes grands-parents étaient des colons », dit Murray. « Ils sont venus à un endroit qui avait du mal à répondre aux besoins fondamentaux de base, ils ont dû prendre des initiatives et des risques afin de s’y établir. Ils devaient compter sur les voisins, qui leur ont donné un sentiment de collaboration à mesure qu’ils progressaient. Je pense que j’ai hérité de ces traits : l’entrepreneuriat et la collaboration. »

Au terme d’un travail acharné, le père de Murray est devenu comptable et sa mère était enseignante à l’école primaire. Ils ont élevé leurs trois enfants (Murray est l’enfant du milieu) simplement et modestement dans une maison où l’éducation était au cœur des valeurs. « Ma mère nous donnait des classeurs pour la phonétique et les mathématiques avant même que nous ayons commencé l’école », dit Murray. « Enfants, elle mettait toute son énergie à nous enseigner, et elle nous a transmis un réel désir d’apprendre. Mon père quant à lui était plus le tyran. Il nous mettait au défi de réussir et d’atteindre nos objectifs. »

Les hivers de la Saskatchewan sont longs et froids. Comme la plupart des Canadiens, Murray a grandi en jouant au hockey. Avec ses amis, ils ont construit une patinoire extérieure au bout de sa rue. « La température pouvait descendre jusqu’à -20 degrés parfois à Régina », dit Murray. « Nous avons juste eu à verser de l’eau sur la patinoire, et le lendemain matin la glace était prête. Je plaisante aujourd’hui en affirmant que c’est à l’âge de neuf ans que mon talent de hockeyeur a culminé. À cette époque, j’étais l’un des meilleurs marqueurs de la ville, mais j’ai perdu mon habileté à marquer peu après. La plupart des joueurs perdent leur habileté quand ils atteignent la trentaine! C’est un peu une blague aujourd’hui parce que je possède l’équipe de hockey des Flames de Calgary de la Ligue nationale de hockey. »

Comme enfant, Murray dit qu’il était curieux, aventureux et assoiffé de savoir, mais cela ne faisait pas pour autant de lui toujours un élève modèle. « Je fâchais mes professeurs, je crois », dit-il. « Je n’ai pas toujours été un élève assidu ou attentif dans mes cours. J’avais de bons résultats scolaires, mais j’étais toujours à la recherche de quelque chose de plus stimulant ou de plus intéressant. Je posais des questions et je lisais beaucoup afin d’essayer de comprendre un concept. J’ai poussé les limites et je me suis efforcé de me libérer des quatre murs qui m’entouraient. »

Pendant longtemps, Murray voulait être un politicien lorsqu’il serait grand. Au collégial, il a participé à des conférences de politiques et d’affaires gouvernementales. Pour gagner de l’argent, il a travaillé tout au long de ses études collégiales comme arbitre au hockey, ce qui l’amenait quatre soirs par semaine un peu partout dans la ville. Après avoir obtenu son diplôme, il était aussi un membre junior de l’équipe de la cueillette des ordures dans une station de villégiature d’été. Ce travail a fourni à Murray une grande motivation pour réussir dans ses années universitaires.

Murray a d’abord étudié à la Faculté de commerce de l’Université de la Saskatchewan. Il a reçu plusieurs bourses d’études et a également contracté des prêts pour payer ses études universitaires. Chaque été, il travaillait, et il se souvient d’un emploi d’été dans une usine de bière, qui lui offrait de la bière à volonté pendant ses pauses. « Cette nouveauté perdit vite de son attrait », dit-il.

Après quelques cours d’administration, il se découvrit hors de toute attente un amour marqué pour le concept de marchés et leur impact sur les affaires internationales. Il avait toujours voulu aller à l’école de droit, mais ses aspirations politiques s’atténuaient et ses intérêts étaient dès lors tournés vers l’entreprise. Il est par ailleurs devenu impliqué dans la vie politique du campus et a agi comme représentant des étudiants.

Murray est diplômé de l’Université de la Saskatchewan avec un baccalauréat en commerce avec distinction et il a reçu la Médaille du président destinée au diplômé le plus distingué. Il a également remporté le prix Xerox Canada comme le plus éminent diplômé de la Faculté de commerce, qui est maintenant nommée la Edwards School of Business, après un don financier important à l’école par M. Edwards.

Murray a ensuite étudié à la Faculté de droit de l’Université de Toronto, où il a continué d’accumuler les réussites scolaires. « Je ne pense pas que j’étais l’élève le plus assidu ou parmi les plus diligents », dit-il. « J’ai juste un don pour résoudre les problèmes. Je pense que cela est attribuable à mon excellente éducation. J’ai appris à réfléchir vite et dans l’action. Aller à l’université et tout simplement multiplier les examens n’est pas le meilleur résultat que vous attendez d’un collège. »

Murray a obtenu son diplôme avec mention de l’Université de Toronto en 1983. Dès le lendemain de la cérémonie de remise des diplômes, il a conduit 30 heures pendant trois jours pour commencer à travailler dans un grand cabinet d’avocats à Calgary, en Alberta, appelé Burnet, Duckworth & Palmer. « J’ai travaillé fort depuis le début », dit-il. « J’étais en compétition avec une douzaine de fervents associés pour des postes permanents qui ne seraient attribués qu’à un quart d’entre nous. J’ai travaillé de longues heures, mais j’ai bien aimé. C’était un processus d’apprentissage pour moi et une chose que j’ai apprise très rapidement c’est que la loi est une entreprise axée sur le client qui vous laisse que très peu de temps libre. »

Le travail acharné de Murray a rapidement porté ses fruits : il est devenu partenaire en quatre ans. C’est alors que l’un de ses meilleurs amis est tombé malade. « Mon ami a développé une tumeur cancéreuse au cerveau », dit Murray. « En un an, je l’ai vu subir six opérations et lutter pour survivre à ses traitements. » Mais à travers tout cela, il a continué à s’intéresser aux choses qui le passionnaient, soient les banques d’investissement. « Dans les derniers souffles de mon ami, je lui ai promis que je poursuivrais toujours mes passions. Pour moi, la pratique du droit était utile et j’aimais ça, mais je ne me sentais pas passionné par le sujet. La mort de mon ami et ma promesse m’ont fait me demander si c’était ce je voulais faire pour le reste de ma vie. C’est alors que j’ai décidé à l’âge de 28 ans de quitter la pratique du droit et de poursuivre dans le domaine commercial. »

Murray et d’anciens collègues ont joint leurs forces pour démarrer une banque d’affaires, investissant chacun 100 000 $, ce qui pour Murray était tout ce qu’il avait économisé depuis qu’il était devenu avocat. Ils ont commencé par la recherche d’investissements dans l’industrie du pétrole et du gaz naturel. « En regardant en arrière, je suppose que vous pourriez dire que je prenais un gros risque avec mes économies. Mais j’étais très excité à propos des affaires et de l’investissement, et je me suis dit que si j’échouais, je pourrais toujours retourner à la pratique du droit. Je croyais alors, et j’y crois toujours d’ailleurs, qu’il vaut mieux tenter quelque chose et échouer que de ne rien tenter du tout. »

Au fil du temps, Murray Edwards est devenu l’un des entrepreneurs les plus émérites dans l’histoire canadienne, avec un large éventail d’intérêts commerciaux, notamment le pétrole et le gaz naturel, l’énergie, l’exploitation minière, l’aérospatiale, les stations de ski, et la Ligue nationale de hockey en tant que copropriétaire des Flames de Calgary. Ses entreprises soutiennent directement plus de 25 000 employés. Il est un membre fondateur de FirstEnergy Capital Corporation, une banque d’investissement de premier plan. En tant que président de Canadian Natural Resources Limited, qui se classe parmi les 50 premières sociétés pétrolières internationales, il est un chef de file dans l’industrie pétrolière canadienne.

Quand M. Edwards est retourné à son alma mater, l’Université de la Saskatchewan, pour y donner un discours aux étudiants, il a dit que son succès est redevable à trois choses. « En premier lieu, il est crucial d’avoir une bonne équipe. Une organisation avec un directeur général qui fait tout fonctionner de A à Z est un style de gestion désuet. Aujourd’hui, l’idéal ressemble plus à un travail de groupe où chaque personne d’une équipe possède différents ensembles de compétences. Si vous les mettez ensemble dans une pièce et que vous coordonnez ces compétences, vous pouvez obtenir beaucoup plus d’un groupe que d’un individu. Mon ensemble de compétences particulières est d’être un leader, un compétiteur et un motivateur. »

La deuxième chose que M. Edwards croit nécessaire pour réussir est d’avoir un plan ou un processus établi. « Vous avez besoin d’une vision forte, un plan stratégique et un processus budgétaire », dit-il. « Et la troisième chose dont vous avez besoin est la passion pour ce que vous faites. Ces trois choses — équipe, planification et passion — avec beaucoup de travail et un peu de chance vous mèneront à la réussite. »

Lorsque Murray Edwards a lancé sa première entreprise, ses partenaires et lui avaient 2 millions de dollars à la banque. Leur premier projet a été le forage d’un puits de gaz naturel, qui leur a coûté 1 million de dollars et qui a fini par s’assécher. « Nous avions déjà dépensé la moitié de notre argent », dit-il. « Après cela, nous avons dû changer notre approche. Au lieu de prendre l’énorme risque de forer un autre puits, nous avons commencé à faire des acquisitions d’actifs de production existants. Heureusement, cela s’est très bien passé pour nous. Nous avons investi quelques millions de dollars et en quelques années, ces actifs valaient 200 millions de dollars. C’était une grande victoire. Mais cela m’a appris qu’en affaires vous devez être fidèle à votre chemin, vous devez être flexible et vous devez toujours être à l’affût des autres circonstances opportunes. »

« J’aime ce que je fais. Il y a une phrase de la pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion, qui dit : « Bien heureux est l’homme qui a sa vocation comme passe-temps. » Ce que je fais chaque jour est mon passe-temps, et la plupart des jours, je l’adore. Je pense que cela fait de moi un homme très chanceux », dit Murray.

M. Edwards a fourni des conseils sur la politique énergétique aux gouvernements des premiers ministres Chrétien, Martin et Harper. Son engagement pour l’élaboration de la politique publique a inclus des membres des conseils d’administration de la Canada West Foundation, l’Institut CD Howe, le Banff Centre, et le Conseil canadien des chefs d’entreprise.

En tant qu’un des plus grands philanthropes à Calgary, M. Edwards soutient, entre autres, les efforts d’alphabétisation, le Calgary Children’s Initiative, l’Hôpital de l’Alberta Children, l’organisme Centraide de Calgary, la Haskayne School of Business de l’Université de Calgary, et la Edwards School of Business de l’Université de la Saskatchewan.

« Mes parents m’ont inculqué le principe selon lequel nous sommes une partie d’une société plus grande, ce qui implique un engagement ou une obligation de donner en retour, surtout quand vous avez eu du succès financier », dit M. Murray. « Je crois que l’éducation est le grand égalisateur et que c’est sur cela que se concentre le plus ma philanthropie. Mais je crois aussi qu’une autre façon de redonner est à travers la fonction publique en contribuant à façonner la politique publique. En Amérique du Nord, nous avons été bénis avec un bon gouvernement, ce qui explique pourquoi nous avons une telle qualité de vie ici. Je pense que nous sommes très chanceux de vivre ici. »

En 1999, il a été désigné par le magazine Time comme l’un des leaders du Canada pour le 21e siècle. En 2007, M. Edwards, un membre de l’Ordre du Canada, a été nommé l’un des 100 anciens les plus influents de l’Université de la Saskatchewan.

Trouver un Membre