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Jay S. Hennick


L’ascension de Jay Hennick vers le succès repose sur son esprit d’entreprise, sa passion et sa persévérance. Né en 1957, il a grandi dans une petite ville au nord de Toronto, dans un quartier appelé Bathurst Manor. Le nom évoquant un manoir peut sonner haut de gamme, mais ce sont surtout des familles ouvrières qui y demeuraient. Dès leur plus jeune âge, Jay et ses trois frères et sœurs plus jeunes que lui ont appris que le travail acharné et l’éducation étaient la meilleure façon de progresser dans le monde.

« Mon père travaillait de longues heures à gérer une bijouterie à une heure de la maison, raconte Jay. Je le voyais surtout le samedi soir et le dimanche quand le magasin était fermé, ce qui limitait beaucoup le temps que nous pouvions passer ensemble dans les premières années. »

Le père de Jay n’a pas obtenu son diplôme d’études secondaires, mais il était très futé et a enseigné à ses enfants la valeur de l’intégrité et de la loyauté. Il les a également inspirés à explorer de nouvelles idées. De sa mère, Jay a appris l’importance d’avoir une passion pour tout ce qu’il fait, ainsi qu’une excellente éducation.

« Enfant, je ne tenais pas en place; j’avais besoin d’être tout le temps occupé, se souvient Jay. Je pratiquais de nombreux sports et je m’impliquais beaucoup dans le programme des scouts, mais ce qui m’accaparait le plus, c’était de trouver de nouvelles idées d’affaires. Je sortais les poubelles de mes voisins, je pelletais la neige, je vendais des t-shirts aux marchés aux puces et je travaillais dans la bijouterie de mon père pendant le temps des Fêtes. Mes parents ont toujours encouragé mes idées, ce qui m’a poussé à travailler plus dur. »

À 15 ans, Jay a été embauché comme sauveteur durant l’été dans un complexe résidentiel. « Le gestionnaire de l’immeuble où je travaillais m’a demandé si je pouvais aider à embaucher des sauveteurs pour d’autres immeubles. Rapidement, j’ai vu une occasion de lancer ma propre entreprise. » Des immeubles d’appartements, des tours à condos et des hôtels avaient besoin de sauveteurs; gérer le recrutement du personnel nécessaire aiderait grandement les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles. Voyant l’occasion, Jay a demandé à son père un prêt de 1 000 $ pour établir son entreprise. « Je savais que ce n’était pas facile pour lui à l’époque, mais il était toujours là pour moi et avait une grande confiance en ma capacité à réussir. Je me souviens encore de lui assis à la table de la cuisine en train de me donner l’argent, un billet à la fois. »

Avec cet investissement initial, Superior Pools a été fondée et Jay n’a pas perdu de temps pour la présenter comme une entreprise professionnelle. À la bibliothèque de la faculté de droit locale, il a utilisé des modèles de base tirés de livres de droit pour rédiger un contrat de service pour ses clients et a imprimé des brochures en couleur pour promouvoir ses services. Dès sa troisième année en affaires, Jay avait des centaines d’employés – il évaluait le besoin de ses clients et envoyait ses sauveteurs aux endroits appropriés en fonction de la demande et fournissait également d’autres services. Fidèle à son approche professionnelle des affaires, il loue un bureau près de son école secondaire et passe ses journées à faire des allers-retours entre l’école et son entreprise.

« J’aimais ce que je faisais, et c’est toujours le cas, remarque Jay. Je suis devenu un homme d’affaires à un jeune âge. J’allais souvent à l’école secondaire en costume, car j’avais des réunions avec des clients et je voulais paraître plus âgé et plus professionnel. Je passais peut-être pour un nerd dans ce complet aux yeux de certains, mais, en fait, la plupart des enseignants et de mes camarades de classe connaissaient mon entreprise et me soutenaient. »

Superior Pools était une entreprise florissante et Jay avait hâte de s’y concentrer à temps plein. Lorsqu’il a lancé l’idée de ne pas s’inscrire à l’université dans ce but, ses parents n’ont rien voulu savoir. « Tant que je devenais d’abord médecin, avocat ou comptable, je pouvais faire ce que je voulais. Je respectais mes parents et leur avis, donc j’ai décidé de m’inscrire à l’Université York. »

Jay a obtenu son diplôme de premier cycle en 1978, puis un diplôme en droit à l’Université d’Ottawa en 1981. Après ses études universitaires, il a travaillé pendant 13 ans comme avocat d’entreprise et avocat spécialisé en valeurs mobilières. En repensant à l’époque où il exerçait le métier d’avocat, Jay dit : « Ces années ont été un excellent moyen d’acquérir de l’expérience de première main auprès de gens qui faisaient bouger les choses. Ils achetaient des entreprises, les rendaient publiques, procédaient à des prises de contrôle, etc. J’ai appris à me débrouiller dans différentes situations, à négocier et à vendre mes idées aux autres. Les années où j’ai pratiqué le droit m’ont été précieuses plus tard dans ma carrière professionnelle. »

Après plus d’une décennie à travailler comme avocat, Jay a senti qu’il était temps de retourner à ses racines d’entrepreneur. En 1989, il a intégré Superior Pools, toujours active et prospère, au sein d’une entreprise nouvellement établie appelée FirstService Corporation afin de saisir de plus vastes opportunités dans le secteur des services. « Je connaissais bien l’industrie, et elle était sous-estimée, ce qui m’a donné des tonnes de possibilités. »

Jay a fait de FirstService le plus grand gestionnaire de communautés résidentielles multifamiliales en Amérique du Nord et l’un des plus grands propriétaires de marques de franchise bien connues. Une acquisition, Colliers International, était bien placée pour prendre son essor en tant que société ouverte indépendante, de sorte qu’en 2015, après près de 20 ans de succès en tant que société ouverte, FirstService s’est scindée en deux entreprises. Jay demeure le président fondateur et l’actionnaire majoritaire de FirstService et agit également à titre de président-directeur général mondial et actionnaire contrôlant de Colliers International, l’un des principaux acteurs de l’immobilier commercial et de la gestion de placements immobiliers à l’échelle mondiale, présent dans 68 pays.

Tout au long de sa vie, l’esprit d’entreprise de Jay et sa motivation d’entrepreneur lui ont permis de saisir des occasions uniques et fructueuses, ce qui n’est pas passé inaperçu. En 1998, Jay a reçu le prix convoité de l’entrepreneur de l’année au Canada; en 2001, il a été nommé PDG de l’année au Canada par le magazine Canadian Business; et en 2018, il a été nommé membre de l’Ordre du Canada, une des plus hautes distinctions canadiennes.

Son ascension constante dans le monde des affaires n’a pas été sans difficulté. Peu de temps après la création de FirstService, alors qu’il était dans la trentaine, Jay a reçu un diagnostic de cancer de la thyroïde. « Tout se passait bien, jusqu’à ce que ce ne soit plus le cas, dit-il. J’avais une femme formidable et trois jeunes enfants, et maintenant je devais m’inquiéter de ce qui arriverait si je n’étais plus là. Heureusement, le cancer a pu être éliminé. J’avais réussi à déjouer la mort, mais il s’avère que la foudre peut frapper deux fois au même endroit. »

Quelques années plus tard, Jay a été diagnostiqué avec une tumeur au cerveau. « Je n’arrivais pas à y croire, la vie semblait vraiment injuste. Cette fois-là, une opération plus difficile a été nécessaire, et elle a eu des effets durables. Je suis sourd d’une oreille et je dois régulièrement surveiller mon état de santé, mais je me porte bien et je suis reconnaissant d’avoir surmonté ces obstacles, déclare Jay. La leçon que je tire de ces expériences, c’est que tout le monde fait face à une certaine adversité dans la vie, que ce soit dans l’éducation, la vie personnelle ou la santé. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, et la clé est de ne pas se laisser abattre par les circonstances. Restez toujours calme, traitez les choses aussi positivement que possible, puis abordez le problème de front, une étape à la fois. »

Tout au long de sa vie, l’éducation et les soins de santé ont joué un rôle important. En 2008, Jay et son épouse depuis 38 ans, Barbara, ont fondé la Jay and Barbara Hennick Family Foundation pour soutenir l’éducation, les soins de santé et les arts. Par l’entremise de cette fondation, sa femme et lui ont financé le Hennick Centre for Business and Law de l’Université York, qui offre des bourses d’études aux étudiants qui souhaitent poursuivre des études supérieures en affaires ou en droit. Ils ont également mis sur pied un programme semblable à l’Université d’Ottawa. « Barbara et moi croyons en l’importance de l’enseignement supérieur. Une fois que vous avez reçu une éducation de base, il est important d’apprendre un métier qui vous passionne. L’éducation devrait également être équilibrée avec une bonne expérience de travail. Si vous voulez vous lancer en affaires, je vous suggère de travailler pour une entreprise établie où vous pourrez voir comment les choses se font, acquérir de l’expérience pratique et apprendre à respecter vos engagements envers vos employeurs et vos collègues. »

Jay vit sa vie en perpétuel mouvement. « Soyez passionné par ce que vous faites et efforcez-vous de faire bouger les choses! Il devrait toujours en être ainsi, dit-il. Si vous avez une décision à prendre, prenez-la. Essayez de ne pas vous encombrer de détails et de ne pas laisser passer l’occasion qui s’offre à vous. Une de mes citations préférées vient de mon mentor, feu Peter Drucker, l’auteur d’ouvrages d’affaires le plus connu de tous les temps. La voici : “La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer.” J’ai essayé de vivre ma vie en changeant les choses et je crois que c’est l’une des clés de mon succès. »

Lorsqu’on l’interroge sur son prix international Horatio Alger, Jay est honoré et touché. « L’Association Horatio Alger du Canada n’a que 10 ans, mais elle compte d’honorables membres et elle a déjà changé la vie de tant d’étudiants, affirme Jay. C’est un honneur pour moi d’avoir la chance de redonner au suivant, de permettre à des jeunes d’accéder aux études supérieures, et de travailler avec tant d’autres membres accomplis. Horatio Alger est une organisation merveilleuse et je suis ravi de rejoindre ses rangs. »

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